On a tous un banc, un arbre ou une rue …

Parfois les souvenirs reviennent juste au moment où l’on s’y attend le moins.

J’étais en train de trier mon dossier Images quand je suis tombé sur la photo de ce banc, situé dans les hauteurs de la ville, au sommet d’un talus herbeux, bordant la route qui mène à l’hôpital. Là-bas, il y a le service des urgences et aussi celui de psychiatrie, deux hauts lieux bien connus de mes errances nocturnes, de mes anciennes errances nocturnes.

Le passé parfois se déterre comme un zombie, tout seul et franchement pas désiré. Il y a si longtemps, c’était avant 2011, les dix premières années du vingt-et-unième siècle.

Alors, brièvement, je me suis souvenu, et j’ai dressé cet inventaire de mes maux d’autrefois :
L’alcool qui bousille tout, la bipolarité et ses montagnes russes, les parents qui détruisent, la famille qui explose, la solitude qui s’étend comme une mare de pétrole dans laquelle je m’englue, l’isolement qui m’avale, et tous mes combats … contre l’alcool, la clope, les kilos, la dentition …

Je me suis tant assis sur ce banc, les épaules écrasées par le poids de tous ces problèmes, de toutes ces batailles à mener.
Parfois ivre, souvent désespéré.
Mais finalement, ces batailles, ces guerres contre moi-même, je les ai toutes gagnées.
Il ne reste dorénavant que des rêves à réaliser, un livre à écrire, une solitude à dissoudre, une entreprise à faire tourner. De jolis rêves, des envies, que je m’acharne à concrétiser.

Alors j’ouvre ce blog, ce journal extime, pour y consigner mes progrès, mes pensées, mes états d’âme, pour qu’autant de billets soient des galets blancs qui parsèment le chemin de ma réussite.
Et qu’un jour, je puisse aller m’asseoir sur ce banc pour y bercer mon âme apaisée.

Enfin.